Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/307

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elle regarde d’une étrange façon les débris de la cave.

La stupéfaction des habitants redouble quand ils découvrent le maître d’école. Il vit encore. C’est bien lui en effet qui tient le poignet meurtri de sa misérable sœur. On lui desserre les doigts. La femme, libre tout à coup, s’enfuit à la maison.

Le maître d’école fut transporté chez son beau-frère. Il ne mourut point. Il y eut enquête sur le corps du vieux scélérat. Toute la paroisse se rendit sur le lieu de l’accident. Les hommes, les femmes, les jeunes filles, les enfants formaient comme une procession qui montait et redescendait sans cesse sur la terre du pupille. Le curé refusa d’enterrer dans le cimetière le chef des voleurs.

— Sa tombe est toute prête, dit-il, c’est lui-même qui l’a creusée.

— Au ruisseau ! au ruisseau ! s’écrièrent les habitants.

Et la foule, enveloppant le cadavre dans un drap de toile blanc, le porta dans la fosse étrange du ruisseau. Pendant qu’on le recouvrait de terre un jeune homme mince et