Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/317

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tuteur. Il place ensuite les invités, les plus vieux les premiers. Chacun trouve qu’il s’acquitte de sa tâche avec beaucoup de tact et de zèle. La plupart des jeunes gens sont réunis à la seconde table. Bien des vieillards qui aiment encore le badinage, regardent d’un œil d’envie cette tablée joviale et brouillonne.

Pendant que l’on fait main basse sur les rôtis et les sauces, sur les pâtés cuits dans les plats de fer et les tartes constellées de fleurs en pâte, Picounoc entre.

— Bonne appétit ! nasille-t-il… Gardez-moi une pointe de tarte toujours !

Le rire fut général.

— Bonjour ! Picounoc, dit le pèlerin.

— Unde et quo ? demande l’ex-élève.

— Viens saluer les mariés ! dit le garçon d’honneur.

Picounoc s’avance, et serre la main à son ancien camarade de chantier.

— Embrasse ma femme, dit Joseph, je te le permets. Je ne suis pas jaloux.

Un éclair de feu passa dans la prunelle de Picounoc : tout le monde ne le vit pas. Une