Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/318

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angoisse serra son âme : personne ne s’en aperçut. Il déposa sur les lèvres de Noémie un baiser qu’il eût voulu rendre éternel.

Le garçon d’honneur le conduit à la table des jeunes gens.

— Es-tu venu à pieds ? dit Joseph.

— À pieds comme un chien, depuis Saint Antoine.

— Sicut canis, repart l’ex-élève.

— Quelles nouvelles à Québec ? demande Bélanger.

— Pas grand’chose. J’ai vu le maître d’école…

— Tu as vu le maître d’école ?

— Oui, vu ce qui s’appelle vu !

— Est-il bien malade ?

— Il s’est fait amputer le pied.

— Il s’en ira rien que sur une jambe, réplique l’un des convives.

— In unâ jambâ ! traduit l’ex-élève.

— J’ai aussi vu le charlatan, continue Picounoc.

— Oui ?