Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/320

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se plaindre, parce que Dieu leur a promis la gloire un jour.

— Et les autres brigands ? Robert, Charlot ?

— Ils sont disparus.

— Comment se porte la mère Labourique ? demande l’ex-élève.

— Pas joyeuse, pas riche, pas belle non plus, répond Picounoc.

— Et la Louise ?

— Dito !

— Si nous chantions maintenant ? personne ne mange plus, hasarde un vieux qui a bien hâte d’en remontrer aux jeunes, et de moduler son couplet de circonstance.

— C’est le marié qui commence ! Allons ! Joseph, une chanson !…

Sans se faire prier, le nouvel époux entonne le refrain qu’il a appris exprès pour le jour de son mariage. Tous font chorus. La chanson est trouvée admirable. La mariée à son tour redit son bonheur, d’une voix douce et tremblante, dans une chanson plutôt mélancolique que joyeuse.