Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/322

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Après le dîner les uns sortent et se promènent sous les arbres du jardin, pendant que les autres dansent avec une ardeur nouvelle. Les joueurs de violon se succèdent tour-à-tour. Plusieurs des vieillards jouent aux cartes. L’honneur de battre ses adversaires est un aiguillon assez piquant, et l’on ne met point d’enjeu. Quelques-unes des femmes causent dans la cuisine.

— Cette pauvre Geneviève ! reviendra-t-elle jamais à la raison ? dit la mère Lozet.

— Elle est mieux, répond madame Lepage. Il y a espoir.

— Elle a été bien punie de ses fautes, la pauvre fille ! dit la mère Blais.

— C’est que le bon Dieu l’aime encore. Il ne punit pas, dans l’autre vie, ceux qu’il condamne à l’expiation ici-bas, répond la mère Lozet.

— C’est consolant pour ceux qui souffrent avec soumission, dit Madame Bélanger.

La noce doit durer deux jours au moins. Il faut aller chez Laliberté qui n’entend pas avoir fait pour rien ses préparatifs.