Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/54

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chef, ce garçon paraissait pourtant bien honnête.

— Est-ce que l’on connaît les gens à les voir ? continue le charlatan.

— Honnête ? monsieur, reprit avec feu l’un des habitants, honnête ? ce garçon-là ? oui, il l’est, j’en suis sûr !

— Comment pouvez-vous affirmer cela, vous monsieur ? le procès a eu lieu, la preuve a été accablante, le jugement, approuvé de tout le public !

C’était le docteur au sirop de la vie éternelle qui prenait la défense du tribunal.

— Ah ! monsieur, si vous saviez ce que je sais, vous verriez bien que les tribunaux peuvent se tromper, et que la justice a souvent un bandeau sur les yeux !

— Mais que savez-vous donc, vous, que les avocats et le juge n’ont pu savoir ?

— Je sais que ce jeune homme n’a pas commis le vol pour lequel il a été condamné. Je ne dis pas qu’il n’a jamais volé, jamais fait de mal, jamais mérité de punition ; je ne le connais point ; mais pour ce vol…