Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/55

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L’habitant achève sa phrase par une secousse de tête.

— Si vous saviez que cet homme est innocent, vous auriez dû venir rendre témoignage en sa faveur, observe le chef ; il est trop tard maintenant.

— Pardon ! il n’est jamais trop tard.

— Qu’allez-vous faire ?

— Je vais raconter ce que je sais, ce que j’ai vu, ce que j’ai fait. J’ai déjà consulté un avocat à ce sujet, et l’affaire va marcher. C’est sérieux, voyez-vous.

— Oui, cinq ans de pénitencier, murmure le charlatan un peu rêveur.

— Si nous pouvons vous aider en quelque chose, cher monsieur, dit le chef, nous le ferons de tout cœur. Tous les honnêtes gens doivent s’unir pour faire triompher la vérité comme pour écraser le mal.

— Ce que vous dites là est vrai, monsieur, observe à son tour l’un des habitants de Saint Thomas, et quand vous saurez ce que monsieur Pagé nous a raconté, vous jugerez, comme lui et comme nous, que le muet est innocent ; plus que cela, vous comprendrez