Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/76

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— Pagé ? Je ne l’ai pas vu de la soirée. Il devait aller à l’auberge nouvelle, à La Colombe victorieuse.

— Et tu ne l’as pas vu ?

— Tonnerre ! je ne l’ai pas vu un brin.

— Vous vous êtes parlé il n’y a pas un quart d’heure.

— Rêves-tu, toi ?

— Voilà qui est drôle ! On a entendu Pagé qui demandait :

— Est-ce toi, Richard ?   Et une voix a répondu : oui.

— Cette voix n’est pas la mienne, bien sûr. Et Pagé n’est pas ici ?

— C’est ce qui nous étonne.

— Il faut voir s’il ne lui serait pas arrivé quelque malheur. Dans ces villes, il se trouve tant de scélérats ! Et qui sait si le hasard ne l’a pas fait rencontrer des vrais voleurs ? Si ces gens le connaissaient et savaient qu’il peut faire élargir le muet, croyez-vous qu’ils ne le tueraient point ?

— Prenons un fanal, et visitons la grève.