Page:LeMay - Le pèlerin de Sainte-Anne, Tome II, 1877.djvu/92

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tant d’innocence et de vertu, le crime perd son audace, la passion, sa fureur. Picounoc dit au vieux brigand :

— Venez-vous-en !

Emmélie tombe à genoux :

— Que Dieu vous bénisse ! dit-elle.

Saint Pierre veut retenir son complice et lui rendre sa première insolence :

— Paul Hamel, ton camarade, t’en aura de la reconnaissance, insinue-t-il.

À ce nom, la jalousie entre dans le cœur du jeune garçon :

— Pourquoi l’aimez-vous tant, lui ?… pourquoi ne m’aimez-vous pas, moi ? dit-il brusquement à la jeune fille.

— Je suis encore libre, murmure la pauvre enfant épouvantée.

— Si je savais !… si je pouvais espérer !

— Oh ! soyez honnête, soyez généreux, vous n’aurez jamais lieu de vous en repentir !

Picounoc se dirige vers la porte :

— Je m’en vais, dit-il au vieux libertin, venez vous-en !