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irenna la huronne

Est-ce de son amour le signe déguisé,
Ou de la Robe Noire est-ce la médecine ?…
Les convives sont là. Son regard les fascine.
On dirait un serpent endormant les oiseaux.
La ramure légère, enlaçant ses réseaux,
Au-dessus du wigwam s’arrondit comme une arche,
Par un sentier de mousse Ounis s’avance. Il marche.
D’un pas fiévreux, rapide, avec un air d’orgueil.
Il arrive et s’écrie, en franchissant le seuil :

— À la danse ! au festin ! la volupté commence !

Irenna paraît sourde à cette véhémence.
En vain le fiancé l’appelle auprès de lui,
Des pleurs mouillent ses yeux où l’amour avait lui.
Ounis dit :
Ounis dit : — Me hais-tu ? Cette froideur m’irrite.

Le jongleur à ses dieux parle selon le rite.
Tout à coup il s’écrie :
Tout à coup il s’écrie : — Arrachez de son cou
Cet objet inconnu qui vient on ne sait d’où…
Le Manitou le veut !
Le Manitou le veut ! Il clame et gesticule.
Ounis s’avance alors, mais la vierge recule…