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les épis

Avait mis une fleur, en quittant le pré nu.
Une étoile brilla. Le soir était venu.

Mon cœur se réveillait. Seul, assis à la porte,
J’écoutais ces rumeurs que la nuit nous apporte,
Quand, tout près, sur la route, il s’élève une voix
Qui me fait tressaillir. Je regarde, et je vois
Dans un nid de foin mûr, sur le char qui m’effleure,
Une enfant du village… Oh ! c’est loin ! Et je pleure
Au divin souvenir du chant qu’elle effeuillait.
Trop vite elle passa !… Mon cœur se réveillait.