Page:LeMay - Les épis (poésie fugitives et petits poèmes), 1914.djvu/250

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
253
la voie, la vérité, la vie

La source fait pleuvoir des gerbes radieuses,
Et les fleurs de ses bords, en des poses pieuses,
Écoutent, tour à tour, son cantique nouveau ;
Car la source module, ainsi que le roseau,
Ainsi que le grand chêne, et la mer et la brise,
Un chant mystique et doux qui nous berce et nous grise.

Et dans l’air diaphane, au-dessus des prés verts,
Des vols de neige et d’or tombent des cieux ouverts.
Sous les rayonnements de ces divines ailes,
Par les chemins connus, des groupes de fidèles :
Vieux cœurs dont le réveil est déjà bien lointain,
Enfants dont l’œil s’emplit de l’éclat du matin,
Jeunes gens au cœur pur, mères, candides vierges,
Accourent à l’église où s’allument les cierges…
Et le Christ va sourire à ces pieux essaims.
Ouvrez-vous ! ouvrez-vous, ô sanctuaires saints !
Cloches, sonnez ! Sonnez les divines agapes !
Des anges sont venus. Tantôt, des blanches nappes
Ils iront recueillir, avec un soin jaloux,
Les miettes pour le ciel. Ô Chrétiens, hâtez-vous !
C’est au festin d’amour que Jésus vous convie !
Il vous dit, suppliant :
Il vous dit, suppliant :« Venez, je suis la Vie. »