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dulcia linquimus arva


Dulcia linquimus arva


Pourquoi donc fuyez-vous notre belle patrie,
Jeunes gens aux bras vigoureux ?
N’a-t-elle plus besoin ni de votre industrie,
Ni de votre sang généreux ?
Est-ce ainsi que fuyaient, en d’autres temps, nos pères
Qui virent tant de jours mauvais ?
D’un rivage étranger les gloires mensongères
Ne les séduisirent jamais.

Et vous vous exilez ! Mais dans nos vastes plaines
N’est-il pas de place pour vous ?
Craignez-vous de l’hiver les rigides haleines ?
L’été n’est-il pas assez doux ?
Sont-elles sans parfums les fleurs de nos charmilles ?
Sans ombres, nos grandes forêts ?
L’amour et la vertu croissent dans nos familles,
Comme les blés dans nos guérets.