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hommage

À cet hommage ardent qui vient de toutes parts.
À ton nom l’oiseau chante en nos forêts sauvages,
Notre fleuve géant roucoule à ses rivages,
Le vieux Québec ému fait tonner ses remparts.
Et nous, fils oubliés de l’immortelle France,
Nous les frères nouveaux de nos anciens vainqueurs,
Nous l’avons pour égide, il est notre espérance,
L’amour l’a buriné dans le fond de nos cœurs.

À ce nom l’Orient, la terre des arômes,
Agite de plaisir ses brillants cardamomes,
Les mhowas tout en fleurs et les santals si doux.
Allah, dit le croyant, c’est de toi qu’il émane.
Vichnou l’aime, répond l’ascétique Brahmane.
Et puis Delhi s’éveille aux cris des fiers Hindous,
Et sur la place accourt la foule admiratrice.
On dirait ce beau jour où, sonnant les clairons,
Joyeuse, elle acclamait l’illustre impératrice
Dont le sceptre puissant fait courber tant de fronts.

Béni soit le Seigneur des longs jours qu’il t’accorde !
Depuis un demi-siècle, au vent de la discorde
Plus d’un trône superbe a croulé : mais le tien,
Ferme comme le roc où resplendit le phare,