Aller au contenu

Page:LeMay - Les épis (poésie fugitives et petits poèmes), 1914.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
50
les épis

Pendant qu’ailleurs, hélas ! la royauté s’effare,
Dans l’amour de ton peuple a trouvé son soutien.
Ton sceptre est un rameau qui refleurit sans cesse.
Tous les peuples l’ont vu s’avancer triomphant.
On l’acclame avec joie, on le craint sans bassesse :
La lyre le célèbre et le fer le défend.

Sous ton noble drapeau la terre s’est couverte
Et de fleurs et de fruits. Devant lui la mer verte
A fait jaillir soudain de ses replis épais
Des continents nouveaux. Il se déploie, il passe,
Et comme le soleil, ce drapeau de l’espace,
Il ne saurait tomber. Dans une douce paix
Les penseurs, à son ombre, exaltent la science,
Les lettres et les arts prennent un vif essor,
L’usine est un coursier qui bout d’impatience,
Et le comptoir actif s’emplit de louis d’or.

Hosanna ! que le ciel prolonge encor ton règne !
Tu veux que l’on t’estime et non que l’on te craigne.
Reine, tu resplendis parmi les souverains,
Comme Véga la blanche au milieu des étoiles.
L’avenir à mes yeux a déchiré ses voiles ;
Il raconte ta gloire en d’immortels refrains.