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GLANÉ DANS NOTRE HISTOIRE



LES PATRIOTES DE 1837


Ô pâle envie, un jour, ces hommes que tu mords
Ont secoué les fers de leur race opprimée !
Leur sublime folie, hélas ! fut réprimée,
Mais gare au peuple bon qui se souvient des morts.

Ils semblaient des coursiers qui font saigner leurs mors.
Peuple, ta volonté par eux s’est exprimée.
Nulle tache à leurs fronts ne s’est donc imprimée,
Et leurs sanglants tombeaux n’ont pas eu de remords.

Sous le chaume longtemps on dira leur vaillance.
De leur sang généreux ils ont, sans défaillance,
Payé nos libertés à de cruels bourreaux.

La lutte pour le droit n’est jamais inutile,
Et ces fous glorieux que le glaive mutile
Sont ceux que l’avenir appelle des héros.