Page:LeMay - Picounoc le maudit, Tome II, 1878.djvu/66

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comme le cœur de l’arbre qui l’avait produit, était profondément gâté.

Picounoc, après avoir erré vaguement, sans but et sans motif, toute la journée, s’était enfermé dans sa chambre. Il ne voulut pas souper.

— Vous êtes malade, petit papa, risqua timidement la jeune fille.

— Si cet homme a le malheur de revenir !… gronda-t-il pour toute réponse.

— Le chasseur qui a passé hier soir, papa ?

— Celui-là aussi !… que le diable l’emporte !…

— Il ne savait pas la peine qu’il te ferait en disant ce qu’il a raconté.

— Qu’avait-on besoin de ces histoires-là ? Du reste, je suis certain que c’est un menteur. Il est payé par quelqu’un pour faire manquer mon mariage… je le comprends bien, moi ; mais Noémie !… Ah ! ces femmes !… ces femmes !… Elles croiraient manquer à leur dignité si elles ne tombaient en pâmoison à la moindre parole un peu surprenante qu’elles entendent.

— Vois-la donc, petite père, et dis-lui tout ce que tu penses de ces histoires ; elle finira par