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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Quand veux-tu que cette épreuve ait lieu ?

— Quand tu voudras…

— Je t’avertirai.

Djos était dans une surrexitation terrible. Il allait donc enfin avoir la preuve de l’infidélité de sa femme… Oh ! quelles angoisses déchiraient son âme ! Il ne dormait plus, ou s’éveillait en proie à d’affreux cauchemars ; il ne mangeait plus et dépérissait comme la plante que la rosée ne rafraîchit pas, que le soleil ne réchauffe jamais. Parfois il avait envie de se sauver pour n’être pas témoin de sa honte, et, parfois, il était tenté de tuer sa femme et de se tuer lui-même ensuite. Mais le doute surgissait toujours : Si elle n’était pas coupable !… Et l’enfant, que deviendrait-il ? Ce chérubin vermeil comme il sourit pendant que son père pleure et gémit ! Pourquoi ce délai si long ? S’il faut être plongé dans le profond de l’abîme autant vaut y tomber de suite. Rien d’insupportable comme la perspective ou l’attente d’une calamité.

Déjà plus d’un mois s’est s’écoulé depuis que Picounoc a déclaré à son ami qu’il allait le convaincre de l’infidélité de sa femme, et