Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/219

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et les fiançailles de Naskarina. Naskarina sourit en voyant le vieux chef des Couteaux-jaunes entraîner sa rivale, à la table du festin. Elle sourit et s’approcha de Kisastari : Iréma que ton cœur aime trop, dit-elle, suit les pas du vieux chef étranger, moi, je ne voudrais jamais te laisser, parce que, vois-tu, je t’aime plus fortement.

Kisastari s’assit auprès d’elle sans parler, et longtemps ainsi il demeura silencieux. Le festin fut joyeux cependant, car l’eau de vie coula avec abondance. Les deux tribus se donnèrent mille marques d’amitié, et les paroles de paix ne cessèrent de tomber. Nous autres, les blancs, comme amis des indiens, nous avions la permission d’assister à la fête. Au reste, cela nous amusait, et nous savions bien comment elle finirait, cette fête.

Le calumet fut allumé et passa de bouche en bouche. Chacun tira quelques bouffées qu’il souffla en l’air avec une gravité ridicule. Puis, la danse commença. C’était le dernier amusement, ce fut aussi le plus gai et le plus dévergondé. Au son des tambours et aux cris mesurés des joueurs, tous les sauvages se