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PICOUNOC LE MAUDIT.

autres manger quelques fishes et le chercher après.

— J’ai peur qu’on ne le revoie plus, dit Paul.

— Il en a toujours bien fait dégringoler quelques-uns en bas du rocher, ajouta Baptiste, et c’est leur mort qui m’a sauvé.

— Où sont-ils ? demanda John.

— Le diable les a emportés, dit Baptiste.

— Les voici sous ces branches, reprit l’ex-élève : ils attendent la résurrection générale.

And the corbeaux, dit John.

— Baptiste, reprit l’ex-élève, tu avais commencé à me raconter une petite histoire du grand-trappeur, continue donc ton récit, en attendant notre souper.

— Où en étais-je rendu ?

— Au festin. Le chef des Couteaux-jaunes invite Iréma à s’asseoir à ses côtés.

— Bien ! bien ! Iréma aimait Kisastari le fils du chef de sa tribu, et Kisastari avait déjà chassé, pour elle, le renard argenté et le vison : il lui avait apporté les peaux les plus soyeuses et les plus riches. On disait dans la tribu : Kisastari et Iréma élèveront bientôt leur wigmam, malgré les vœux des anciens,