— Le Hibou blanc n’est pas un véritable indien, et il a peur des tortures…
Comme le grand-trappeur, Iréma avait les mains enchainées — car on la savait capable de s’enfuir seule à travers la forêt. Souvent elle regardait le visage pâle qui l’avait sauvée, et elle eut donné sa vie pour lui rendre la liberté. Quand les deux prisonniers se rencontraient, ils échangeaient de tristes et éloquents regards.
La troupe atteignit le lac Noir, et elle fit retentir de ses cris de joie les ondes solitaires et les bois mystérieux. Les danses et les chants durèrent tout un jour. Les jeunes guerriers, vers le soir, s’approchèrent du vieux chef en lui dirent :
— Tu nous as promis que les réjouissances se termineraient par la mort de notre vieil ennemi, le grand-trappeur, eh bien ! nos jambes sont fatiguées de danser, nos voix sont lasses de chanter, et nous voulons nous reposer bientôt.
— Vos bras sont-ils aussi fatigués ? demanda le Hibou blanc.
— Non.