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PICOUNOC LE MAUDIT.

indiens et quelques ennemis. Peut-être aussi que le grand chef, blessé d’abord, s’était défendu longtemps avant de tomber ; peut-être étaient-ce ces quelques chasseurs canadiens, laissés à l’embouchure de la rivière Claire, il y avait quelques jours. Cette réflexion était la plus juste. Et le blessé dissipa tout doute à ce sujet, car il avait entendu l’anglais de John, et le latin de l’ex-élève, et de plus, la balle de Baptiste l’avait richement effleuré. Le Hibou blanc venait de passer de la joie à la colère et de la confiance à la peur.

— Et le grand-trappeur est-il encore vivant ? demanda-t-il au blessé.

— Le grand-trappeur doit être mort. Il n’était pas avec les autres chasseurs. Il s’est sauvé dans la direction de la rivière Athabaska et plusieurs balles l’ont suivi…

— L’ont-elles atteint ?

— Oh ! Oui… je le crois, je l’ai vu tomber… c’est alors qu’avertis par mon coup de feu, les blancs sont accourus et m’ont attaqué. C’eut été folie de lutter contre plusieurs, je suis revenu.

La vérité était légèrement altérée, mais ce