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PICOUNOC LE MAUDIT.

épaula son arme et… tomba mort. Le grand chef fuyait, il ne le vit point tomber. Trois autres arrivèrent essoufflés, haletants, mais la figure souriante…

— Est-il mort ? se demandèrent-ils ?

Oh ! yes ! et toi, mourir aussi, dit une voix étrange.

Et, au même instant, l’indien tomba frappé par une balle…

Accipe ballant meam ! cria une autre voix. Et un troisième indien tomba.

— À moi l’autre ! à moi l’autre ! dit Baptiste ; mais le quatrième se sauvait ; une balle lui écorcha le bras en passant. Les autres indiens qui accouraient aussi s’arrêtèrent au bruit de la fusillade. La peur les saisit, vaillants loin du danger, toujours prêts à assassiner leur ennemi confiant, ils ne s’exposaient guère sans nécessité et isolément. Ils revinrent au lac Noir.

Le blessé les suivit de près. Le vieux chef était dans une inquiétude extraordinaire. L’écho avait apporté le bruit des détonations des armes à feu, et il était facile de conclure qu’un engagement avait eu lieu entre les