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Page:LeMay - Picounoc le maudit (2 tomes en 1 volume), 1878.djvu/49

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PICOUNOC LE MAUDIT.

— Le fou ! je me suis moqué de lui… Il est jaloux !… imaginez donc un peu où il a pêché cette idée absurde… il est jaloux, il me l’a avoué.

— Jaloux ! s’écria Noémie étonnée.

— Jaloux, vous dis-je, ou en voie de le devenir.

— Mais de qui ? Mon Dieu ! je ne vois personne…

— De tout le monde… excepté de moi ; peut-être parceque je vous aime plus que ne peuvent vous aimer tous les autres ensemble. Cet aveu n’était pas dans le programme diabolique de Picounoc, et il le regretta ; mais la jeune femme n’y fit pas attention, tant elle était surprise.

— Mon Dieu ! qui a pu le porter à me soupçonner ainsi ? ah ! non, ce n’est pas possible !…

— N’allez pas prendre au sérieux cette boutade de votre mari, continua Picounoc — et guérissez-le en vous moquant de lui. Il dit que vous aimez les autres, dites comme lui ; il prend ombrage d’un regard, d’une parole, regardez, parlez davantage ; mais avertissez-le