Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/107

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Comme les cierges saints que le lévite allume.
Sur la plage de sable on voit au loin l’écume
Semer de blancs flocons. Les sauvages, joyeux,
En chantant la victoire allument de grands feux.
Aux valeureux guerriers qu’un Esprit leur envoie,
Ils désirent par là manifester leur joie.

Aussitôt qu’apparaît l’aube du lendemain,
Ils les conduisent tous, par un large chemin,
Au milieu de la plaine où la vaste bourgade
S’élève, toute fière, avec sa palissade.
Et Cartier est ravi de la beauté des lieux
Qui surgissent soudain, comme en rêve, à ses yeux.
Ici, le maïs d’or aux aigrettes de soie,
Sous le souffle du vent légèrement ondoie ;
Là, le chêne orgueilleux, sous le poids de ses glands,
Courbe vers le gazon ses longs rameaux tremblants,
Et les nids réveillés unissent leur ramage.
Le rayon qui descend argente leur plumage,
Et partout les échos redisent des chansons,
Et des roses partout étoilent les buissons.

Du village, soudain, s’ouvre l’unique porte.
Les femmes, les enfants que le plaisir transporte,
S’avancent pêle-mêle au-devant des héros,
Ils tendent sous leurs pas les plus soyeuses peaux.