Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/140

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Les uns, sombres remparts, et les autres, corbeilles
De verdure et de fleurs. Bourdonnantes abeilles,
Qui butinent les clos de neigeux sarrasins,
Des brises, en passant sur les coteaux voisins,
Butinaient des parfums qu’elles portaient au large.
Et la barque roulait sous sa mouvante charge.



La Chanson des colons

Comme un rideau se lève au théâtre enfiévré,
S’est levé le jour. Haut, et puissamment ouvré,
Ouvré par Dieu lui-même, un cap, sortant des ombres,
Paraît fermer les eaux. Le fleuve, en stances sombres,
Exhale au pied du roc, impassible témoin,
Son éternel regret de n’aller pas plus loin.

Alors le ciel entend une clameur de joie.
La corvette frémit ; et la flamme de soie
Frissonne allègrement au faîte du grand mât.
On évoque la France ; on pleure ; le cœur bat ;