Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/167

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Sur notre sol fidèle, ô superbe Angleterre !
Ta gloire chancelante et ton pouvoir austère,
Quand, après cent combats, le peuple américain
Te chassa de ses bords et nous tendit la main.

Et quand Montgomery vint dans nos froides plaines,
C’est toi qu’il poursuivait... Et ses mains étaient pleines,
Pour nous, tu le sais bien, d’entraînantes faveurs.
Ses soldats courageux étaient-ils des sauveurs,
Ou de traîtres amis qu’on fit bien de combattre ?
Dieu nous protégea-t-il quand ils vinrent s’abattre,
Sur notre sol aimé, comme un troupeau de loups ?
Dieu nous protégea-t-il, ou fût-il contre nous ?

Or voici ce qu’un jour redira la légende :
C’était l’hiver. Le givre attachait sa guirlande,
Étrange fleur de lis, aux sapins toujours verts.
La nuit ouvrait son aile ; sous des cieux divers,
De grands nuages gris promenaient les tempêtes,
On vit tourbillonner la neige sur nos têtes.

Québec ne dormait pas sur son vaste rocher.
On voyait, dans la nuit, lentement s’approcher,
Comme un serpent qui rampe autour d’un nid, sur l’herbe,
La troupe américaine. Empressée et superbe,