Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/180

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Avec l’airain qui pleure en traversant l’espace,
Comme l’appel des nids quand l’aigle cruel passe.

Et l’aigle, il était là ! Non, c’était le vautour
Qui venait d’arrêter son vol sur l’humble tour.
Et le temple, ce nid du bon Dieu sur la terre,
Allait être meurtri sans pitié dans sa serre !
C’était là ta revanche, ô vieil orgueil saxon !
Et le frisson de joie après l’âpre frisson.

Et tes enfants tombaient, ô ma pauvre patrie !
Ils tombaient, tes enfants, comme l’herbe flétrie
Sous l’acier du faucheur, aux jours embrasés d’août.
Ils n’étaient pas vaincus, ils mourraient, c’était tout.

Saura-t-elle jamais, cette docile horde,
La horde des peureux qui vantent la concorde
Et pensent que, pour voir la vertu s’affermir,
Il faut briser le glaive ou le laisser dormir ?
Saura-t-elle jamais que sa grandeur future,
Est l’œuvre bien souvent de ces preux d’aventure ?