Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/189

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Meurs, ferment de discorde. Espoir, reprends ton vol.
Peuple né de la France, aime et garde le sol
Qu’à tes aïeux vaillants, Champlain, nouveau Moïse,
Au temps jadis donna. C’est la terre promise.

Québec, sur ton rocher longtemps le voyageur
Viendra dresser sa tente. Il viendra tout songeur,
Pour entendre sonner le clairon des batailles ;
Pour saluer aussi les antiques murailles,
Les bronzes glorieux élevés, à la fois,
Aux héros de l’épée, aux héros de la croix !
Pour voir Montmorency, dont le torrent s’écroule
Avec des hurlements que l’éternité roule !
Et nos caps sourcilleux, fiers débris du chaos !
Et l’île de Bacchus qui sort ivre des flots !
Et pour voir s’entasser en de géantes rides,
Vagues de bleus saphirs, nos belles Laurentides !
Et pour voir la Saint-Charles à son tour accourir,
Et lasse, au pied du roc, soupirer et mourir !
Et le fleuve bercer, riant ou taciturne,
Dans l’ombre ou le soleil, les eaux de sa grande urne !
Et les champs dérouler leur merveilleux tapis
De pâturages verts et de jaunes épis !
Et devant ce décor que nul ne saurait peindre,
Dans un ravissement qu’aucun ne pourrait feindre,