Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/199

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Honni soit à jamais le traître
Pour qui le peuple est un troupeau !
Honni soit le sceptre du maître,
S’il devient le fouet du bourreau !
Garde le sol que ton pied foule,
Peuple semeur, il est a toi.
Garde, chrétien, le sol où coule
Le sang des héros de la foi !

Peuple, tu te souviens encore
Des grandes leçons des aïeux ;
Tu te souviens que ton aurore
D’un vif éclat remplit les cieux ;
Qu’au bruit d’une salve guerrière,
Le feu brillait dans ta paupière,
Et les élans brisaient ton cœur ;
Qu’aux jours de joie ou de souffrance,
Bien haut le drapeau de la France
Se déployait au champ d’honneur !

Tu te souviens du promontoire
Où Lévis, longtemps attendu,
De la France, par la victoire
Sut racheter l’honneur perdu.