Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/200

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Et n’est-il plus dans ta mémoire
Celui qui promena ta gloire
Du pôle nord jusqu’au midi ?
Qui semble commander à l’onde,
Et qui vit tout le Nouveau Monde
De ses nobles faits étourdi ?
Ton cœur s’enflamme, et tu tressailles
Au fier souvenir des batailles
De Chateauguay, de Carillon...
De Verchères où notre héroïne,
Debout sur son fort en ruine,
Lançait la foudre en tourbillon !
Et tu serais un peuple lâche ?
Et tu serais déjà lassé ?
Et tu refuserais la tâche
Que t’impose un brillant passé ?

Qui donc ainsi te calomnie,
Canadien, race bénie
Qui connut un jour le malheur ?
Ton nom n’a-t-il plus de prestige ?
Et sorti d’une forte tige,
N’es-tu qu’une débile fleur ?