Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/33

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Lorsque, devant le trône, un illustre marin
Vint tenir ce langage au jeune souverain :

― « De ses feux bienfaisants l’astre du jour inonde,
Sans jamais se lasser, tous les peuples du monde ;
Il parc l’orient des plus vives couleurs,
L’occident se réchauffe à ses douces ardeurs.
Ainsi de notre foi la céleste lumière
Devrait illuminer la terre tout entière.
Et j’ose croire, ô roi ! que le désir de Dieu
Est qu’elle soit bientôt répandue en tout lieu.

« Elle est, comme le jour, de l’orient sortie ;
Sa course à l’occident ne s’est pas ralentie.
Mais cependant il est, au-delà de ces mers,
Des peuples que Satan tient encor dans ses fers,
Des lieux que l’ignorance étreint dans ses ténèbres,
Comme au milieu des nuits, dans ses serres funèbres,
Le hibou taciturne étreint un jeune oiseau.
Prince, ne faut-il pas qu’enfin de son flambeau
La foi daigne éclairer ces malheureux rivages ?
Dieu ne refuse pas aux nations sauvages
Qui vivent, comme l’ours, au milieu de leurs bois,
Le rayon du soleil qui brille sur nos toits.