Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/34

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Ne veut-il pas aussi, ce Dieu, dans sa clémence,
Que la lumière arrive à leur intelligence,
Et que leur cœur, rempli de respect et d’amour,
Sache adorer enfin et prier, chaque jour ?

« Sous l’étoile du ciel, et sans motif cupide
J’ai sillonné déjà, sur ma barque rapide,
Jusques à l’occident, l’océan étonné.
Ce voyage hardi, vous l’aviez ordonné.
Le succès fut heureux, mais la gloire incomplète,
Car nulle terre alors ne fut notre conquête,
Et la France à ces lieux, vous le savez, ô roi !
N’a pu donner encor ni son nom, ni sa foi.
Mais daignez à mes soins confier un navire,
J’irai, s’il plaît à Dieu, fonder un vaste empire
Où le nom de la France et le nom du Seigneur
Seront ensemble unis au fond de chaque cœur. »

Quel était ce marin dont la voix inspirée
Retentissait ainsi sous la voûte dorée
De l’antique château des souverains français ?
Ô Cartier, c’était toi ! Fier d’un premier succès,
Tu te laissais bercer de la douce espérance
D’être agréable au ciel comme utile à la France.
Le roi surpris, ému, t’embrassa tendrement,
Et d’accomplir tes vœux fit alors le serment.