Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/38

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Adorez, ô marins, adorez à genoux,
Le Sauveur bien aimé qui descend parmi vous !
Il est de tout bienfait l’inépuisable source.
Les anges vous suivront dans votre longue course.
Habiles, vigoureux, sans craindre les dangers,
Allez, pieux marins, vers des bords étrangers !

La messe sainte est dite. Une foule environne
Les nombreux matelots, dont la face rayonne
Comme l’arbre argenté par le givre d’hiver.
Elle couvre bientôt la rive de la mer.
Pendant que les héros montent sur leurs navires,
On voit luire des pleurs à travers les sourires.

Cependant le vent souffle et soulève les flots,
Sur les trois bâtiments on voit les matelots
Lever l’ancre en chantant, puis, dérouler les voiles.
Comme dans l’or des cieux vogueraient trois étoiles,
Les orgueilleux vaisseaux se bercent un moment
Et tracent dans la mer un sillon écumant.

Voguez, braves marins, vers un lointain rivage !
Le monde redira votre étonnant courage,
Il bénira votre œuvre. Et toi, noble Cartier,
Tu révèles ton nom à l’univers entier.