Page:LeMay - Reflets d'antan, 1916.djvu/39

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Voguez, braves marins ! Que le ciel vous conduise !
À vos yeux inquiets que son étoile luise,
Pour éclairer les eaux et signaler l’écueil !
Et que l’onde pour vous ne soit pas un cercueil !


VI

L’ANGE DÉCHU


 
Écumantes, tantôt, de toute part les vagues
Semblent jusques au ciel porter leurs plaintes vagues ;
Elles semblent, tantôt, roulant vers le couchant,
Des troupeaux effrayés qui bondissent au champ.
Tel qu’au-dessus des mers, ouvrant leurs blanches ailes,
On voit se balancer, camarades fidèles,
Trois cygnes gracieux ; ainsi les trois vaisseaux,
Déjà bien loin du port, se bercent sur les eaux.

L’onde amère à leur proue étincelle et bouillonne,
Comme au mors d’un coursier que le fouet aiguillonne,