Page:LeMoine - Chasse et pêche au Canada, 1887.djvu/184

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— Je dirais, sur ce point comme sur bien d’autres : Fiat lux ! Qu’avez-vous donc, chasseurs, mes amis ; d’où vient cet ébahissement ? est-ce que, par hasard, vous étiez sous l’impression qu’il n’y avait que Québec, le Saguenay ou les mille Isles qui présentent des points de vue imposants ? Je vous entends vous écrier : « Quel spectacle ! »

Voyez, en effet, au nord, ces sublimes montagnes, en aval de la Baie St Paul, une notable portion du fameux « turban des Laurentides » ; puis, les massifs de verdure, et ces vastes toitures et ces flèches luisantes au sud. Ce sont les toits et les flèches des églises de Saint-Thomas et des paroisses voisines… Suivez, en descendant, le cordon de blanches maisonnettes, coupé çà et là, par des clairières ou des bocages d’arbres fruitiers ou forestiers, et vous arriverez au pittoresque promontoire ou rocher appelé le Petit Cap, presqu’en ligne avec l’église du Cap St-Ignace : cette langue de terre, pour peu qu’elle continue de se fondre, sera bientôt un îlot. Voyez deux ou trois lieues plus bas, la spacieuse église de l’Islet, avec ses deux tours. Dans le lointain, au-dessus des ondes qui, selon l’expression de Byron, semblent « danser de joie » vous distinguez, bien imparfaitement il est vrai, le clocher de l’église au milieu du village de Saint-Jean Port-Joly ; paysage obligé dans nos campagnes : un amas de maisons dominées par l’église paroissiale, l’on dirait les petits autour de la mère !

Tout en admirant ce riant tableau, nous prîmes la direction de la grève en causant chasse et gibier.

— Au fait ? N’avez-vous pas écrit quelque part qu’un superbe cygne avait été tiré ces années dernières, sur cette même plage, et que le seigneur de céans, en fit hommage, en 1829, à Lord Gosford ?

Concedo.

— N’avez-vous pas donné ce fait comme fort remar-