quable, rare comme… le merle blanc, une corneille blanche, que dirai-je enfin, quelque chose qui se voit aussi peu souvent sur notre fleuve, que le grand serpent de mer, le Kraken ?
— Distinguo. Pas tout-à-fait aussi rare, mais guère s’en faut
— Eh bien ! monsieur le naturaliste, sachez que depuis cinq minutes que je scrute l’horizon, j’ai compté non-seulement un, mais beaucoup de cygnes, plongeant dans le fleuve à qui mieux mieux : tenez, en voilà un, qui tournoie en battant des ailes, prêt à aller chercher son déjeuner sous la vague ?
— De grâce, monsieur le citadin, ces blancs plongeurs que vous prenez pour des cygnes, ne sont que des goëlands argentés : les voraces ! voyez comme ils avalent les éperlans. Mais, baissez-vous à terre, bien bas ; silence ! ! !
— Saints du paradis ! quelle nuée de volatiles !
Chacun, alors, de se couler à terre, et la mouvante colonne, après avoir rasé l’eau rapidement, se forme en une vaste spirale, se replie sur elle-même, chaque individu, faisant reluire au soleil sa blanche poitrine, s’élève de quelques pieds au-dessus du rivage, et se rue sur le sable comme un tourbillon.
Mes camarades, comme abasourdis de cette avalanche de gibier, se préparaient à faire feu, lorsqu’un signal de ma part les arrêta. Je me mets de suite tête baissée à faire l’approche, conduisant le gibier devant moi vers le fleuve, où le rapport de la marée était prêt de se fixer là et où se trouvaient quelques petits îlots que l’eau n’avait pas encore recouverts. Chacun sait combien sont peu farouches les alouettes du mois d’août.
Pour peu qu’on y aille avec mesure, il est facile de conduire devant soi le vol entier qui s’occupe industrieuse-