dix fois le poids de celles du Chevreuil. Elles poussent assez droites ; à la base, on remarque quelquefois des cornichons qui se replient vers le front.
C’est dans les cantons nouvellement établis de l’ouest, où le colon fait des défrichements, que l’on déterre ces bois gigantesques. Leur forme ronde, avec les extrémités aiguës, les font parfaitement distinguer des cornes palmées de l’orignal. D’après les traditions des Indiens, ces animaux ont dû être assez communs dans la vallée de l’Outaouais, au commencement du dix-huitième siècle. On les trouve assez près de la surface, sous des couches de feuilles ou de mousse, où tout indique qu’elles ont dû y reposer au delà d’un siècle.
On a exhumé le squelette complet d’un Wapite, près du site de la ville d’Ottawa, en creusant le canal Rideau, vers 1832 : le bois qui adhérait au crâne mesurait cinq pieds de long. En 1854, on a découvert dans le comté de Lanark, Ontario, les restes d’un grand cerf, qui vraisemblablement appartenait à cette espèce. On voit sur les prairies à l’ouest, des bandes de Wapites, de 20 à 600 individus ; dans ces pâturages, inépuisables, ils atteignent quelquefois, dit-on, la grosseur d’un grand cheval. On cite des cornes de Wapite trouvées en Californie et au Nouveau-Mexique, longues de plus de six pieds. Ce ruminant vit de branches de saules, de mousse, de bourgeons de roses sauvages ; l’hiver, il enlève, avec son pied, la neige qui recouvre la racine des petits arbres ; puis, il en dévore les racines.
Le Wapite affectionne les bocages pleins d’ombre, les îles recouvertes de saules, ainsi que les pointes bien boisées qui s’avancent dans les rivières. Pendant la chaleur du jour, il se fera un lit verdoyant et frais d’herbes ou de rameaux d’un arbre tombé ; c’est alors aussi, qu’il s’enfon-