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RUES DE QUÉBEC.

La Haute-Ville, avec ses grands chênes, ses noyers, ses ormes majestueux, quand elle faisait partie de la forêt primitive, a dû être un endroit fort giboyeux. Si Champlain et son lieutenant et beau-frère, Étienne Boulé, ainsi que ses amis de la Basse-Ville, eussent été moins ardents à pourchasser d’autres hôtes de la forêt bien plus dangereux, au lieu de faire mention seulement des renards qui rôdaient autour de « l’habitation, » ils auraient noté quelques-unes des parties de chasse qui ont dû se faire sur les déclivités boisées du Cap-au-Diamant et dans les halliers du Coteau Sainte-Geneviève, surtout quand le scorbut ou la disette rendaient indispensable l’usage des viandes fraîches. Perdrix, bécasses, lièvres, castors, renards, caribous, ours, ont dû fréquenter les hauteurs et les vallées de l’antique Stadacona.

En 1617 la chasse dut céder le pas à la culture : le premier habitant de la Haute-Ville, l’apothicaire Louis Hébert, de Paris, y établissait feu et lieu. Cette année là, « il commença aussitôt, dit l’abbé Ferland, à défricher le terrain sur lequel se trouvent la cathédrale, le Séminaire et cette partie de la Haute-Ville qui s’étend depuis la rue Sainte-Famille jusqu’à l’Hôtel-Dieu ; il bâtit une maison[1] et un moulin, vers

  1. L’abbé Laverdière, au contraire, prétend que la maison d’Hébert a dû être bâtie sur le site de l’évêché actuel. (Œuvres de Champlain, tome II.)