Il se nourrit de perdrix, canards, perdrix blanches, lièvres et rats. Sa voracité est telle, qu’il enlève quelquefois sous le nez du chasseur, le gibier que celui-ci vient d’abattre et qu’il n’a pas eu le temps de ramasser. Les Aborigènes mettent à profit cette habitude du rapace : ils jettent en l’air un oiseau mort : le Harfang s’élance dessus et il devient facile de le tuer. Son plumage, surtout dans les vieux mâles, est éclatant de blancheur, parsemé de petites demi-lunes grises — les yeux fauves d’un éclat extraordinaire, les pieds sont tellement couverts de plumes que l’on ne voit que les griffes — longueur, 21 pouces — envergure, 53 pouces dans le mâle — dans la femelle, 26 × 65 — selon la règle générale chez les oiseaux de proie, la femelle est toujours plus grande que le mâle. Les Creeks le nomment Wapohoo ; les Esquimaux, Oopeguak. Audubon dit avoir extrait de l’estomac d’un hibou blanc un énorme rat, dont la tête et la queue étaient presqu’entières — le même auteur décrit d’une manière plaisante, les artifices de cet oiseau, lorsqu’il fait la pêche. « Il s’incline, dit-il, sur un rocher près de la mer, la tête tournée vers l’eau ; il fait le mort et attend patiemment l’occasion de happer une victime, qu’il ne manque jamais ; dès qu’un poisson monte à la surface, rapide comme l’éclair, la griffe du harfang le saisit ; puis il se retire à quelques pieds de distance pour dévorer sa proie et recommence le même manège ; si la pêche