Page:LeMoine - Ornithologie du Canada, 1ère partie, 1861.djvu/57

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nâtre, avec des taches lancéolées brunes ; la queue est brunâtre, avec des barres plus foncées ; les plumes de la tête sont fauves à leur bord et noirâtres sur leur milieu ; la mandibule supérieure est noirâtre, ainsi que les ongles ; la cire, verdâtre ; l’iris et les tarses, jaunes. Le vol de cet oiseau est peu élevé, mais rapide, égal et prolongé ; il glisse silencieusement en rasant la cime des forêts et se détourne rarement de la droite ligne, si ce n’est pour saisir sa proie et la mettre en sûreté ; de temps en temps, mais rarement, et lorsqu’on a tiré sur lui, il s’élève en spirale et décrit cinq ou six tours, puis replonge vers la terre et continue son voyage.

« Un jour, dit Audubon, que j’étais en observation près de la Louisiane, à la fin de l’automne, j’entendis un coq chanter dans le voisinage d’une ferme ; le moment d’après, le Faucon de Stanley passa au-dessus de ma tête, et si près que je l’aurais tiré à bout portant, si j’avais été sur mes gardes ; presqu’aussitôt j’entendis le gloussement des poules et le cri de guerre du coq. Je vis alors l’oiseau de proie s’élever sans effort à quelques toises en l’air, puis retomber verticalement comme un plomb. Je m’avançai, et je le trouvai qui avait saisi le corps du coq ; le Gallinacé résistait vaillamment, et tous deux se culbutaient, sans que le Rapace fît attention à moi. Curieux de voir l’issue de l’affaire, je restai immobile ; et bientôt je m’aperçus que le brave coq était blessé à mort. Je me précipitai vers le meurtrier ; mais celui-ci avait fixé sur moi son regard de Faucon, et, se dégageant, il s’éleva tranquillement dans les airs. Je lâchai aussitôt la détente, et il tomba près de sa victime, qui était déjà morte : les griffes avaient déchiré la poitrine et percé le cœur.

« Quelques années après, je vis un individu femelle de cette espèce, attaquer une couvée de petits poulets sous les yeux de leur mère ; il