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venait d’en saisir un et de l’enlever, quand la poule intrépide se précipita sur lui avec furie et le renversa ; le pirate fut tellement étourdi de cette irruption, que j’eus le temps de m’en emparer. Cet autour fait sa proie principale des Gallinacés ; il est aussi friand de lièvres. Il suit les bandes de colombes émigrantes, et porte le désordre dans leurs phalanges. »

Dimensions, 20 × 36.



L’ÉPERVIER DES PIGEONS.[1]
(Pigeon Hawk.)


Le Faucon des Pigeons ou Épervier des Pigeons est trop connu pour qu’il soit nécessaire de le décrire au long ; il se rencontre depuis la Louisiane à la Baie d’Hudson. Son nom spécifique indique la proie qu’il recherche. En effet il accompagne les bandes de tourtes dans leurs migrations ; celles-ci, poursuivies par le Faucon, se dispersent ; mais le ravisseur en a saisi une dans le trouble de la retraite. Les Troupiales[2], qui se réunissent en bandes comme les tourtes, sont sans cesse décimées par lui : il ne les perd pas de vue, dit l’ornithologiste Vieillot, et se perche sur un arbre, d’où il observe en silence toutes leurs évolutions sans les troubler ; mais au moment où elles vont se réfugier dans les roseaux, il s’élance à leur poursuite avec la rapidité de la flèche et s’empare de la victime que son regard a choisie d’avance. Il répand la terreur sur les rivages parmi le gibier de mer, comme dans l’intérieur des terres. Il chasse plusieurs espèces de bécassines, ainsi que la sarcelle aux ailes vertes ; mais celle-ci n’est pas toujours prise au dépourvu, et, au moment où le Faucon descend sur elle comme un plomb du haut des

  1. No. 7. — Falco columbarius. — Baird.
    Falco columbarius. — Audubon.
  2. Orioles.