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d’après la méthode que nous venons d’indiquer,[1] de dresser pour la chasse de la Perdrix, du Canard Sauvage et du petit gibier de mer, le Faucon pèlerin, le Gerfaut d’Islande, l’Autour, l’Épervier et l’Émerillon canadiens ? On sait avec quel succès et avec quel éclat le vicomte d’Eglington, longtemps vice-roi de l’Irlande, a ressuscité, ces années dernières les chasses, les joutes et les tournois du moyen âge. Est-ce que la principale objection à cette tentative serait sa nouveauté en nos climats ? Pourquoi bannir de ce pays, où abonde le gibier, un plaisir attrayant et facile ? Est-ce que la vie de château est disparue de nos bords ? Est-ce que dans chaque paroisse que côtoye notre majestueux fleuve, il n’existe pas au moins un vieux manoir dont le respecté seigneur, pendant la belle saison, va chercher dans les plaisirs de la chasse une distraction aux lettres, à la politique ou à la vie champêtre ?

Le millionnaire de Montréal, Harrison Stevens, qui a, dit-on, offert £20.000 pour fêter dignement le vice-roi présomptif de l’Amérique britannique, que juillet doit nous amener avec ses zéphirs, aurait-il oublié, dans son programme des « Plaisirs de Prince » qu’il réserve à ce royal visiteur, d’organiser une chasse canadienne où le Daim, le Chevreuil, le Renard et le Faucon canadiens joueraient leur rôle ?

Nous ne pousserons pas plus loin ces détails de vénerie que nos aïeux et surtout nos aïeules eussent lu avec un vif intérêt : le vol au Faucon était en effet la chasse favorite des Dames.


  1. « Le petit faucon du Chili (cernicula) par exemple, aime à demeurer chez son maître. Il va tout seul à la chasse, et, fidèle, revient chaque soir rapporter ce qu’il a pris et le manger en famille. Il a besoin d’être loué du père, flatté de la dame, caressé surtout des enfants. »
    « L’Oiseau. »