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LA PLUS BELLE CHOSE DU MONDE

Ils reparlèrent alors du lac.

Ils virent de nouveau l’eau claire et bleue, finement ridée et mouvante, et soyeuse et calme cependant, au creux des belles montagnes. Ils revirent le soleil brûlant et la vibration de l’air chaud dans les rayons, et ils éprouvèrent la nostalgie de l’été en même temps que la nostalgie du passé.

Car déjà, dans la mémoire de Nicole, l’Alain du lac n’était plus tout à fait le même que celui de la ville ; et dans la mémoire d’Alain repassait une mystérieuse Nicole, indépendante, halée, le sourire rare et précieux d’une inabordable Diane, et qui ne ressemblait pas à cette Nicole aux yeux chercheurs et tendres, qui tous les jours se confiait un peu plus à lui, et dont il sentait le sentiment sauvage et profond appuyé maintenant sur lui.