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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/102

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TÊTES ET FIGURES

— Il y a déjà eu sur la terre, dis-je, des créatures qui ont versé leur sang pour le Christ ; il en est encore qui sont prêtes à accepter le martyre…

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Speranza se redressa de toute sa taille ; ses traits s’animèrent d’une expression plus radieuse, et la céleste phosphorescence de sa personne se fit plus lumineuse.

— Voyageur errant, mortel de la Terre, dit mon cicerone céleste, tu as bien parlé. Si toi, être formé du limon de la Terre, être imparfait, être tellement borné, que tu ne peux dépasser certaines limites sans perdre l’équilibre physique et intellectuel, fragilité et poussière tout ensemble dans l’immensité de la création, si, toi, tu pleurais sur les méfaits du genre humain, et, malgré l’ingratitude, les méfaits, les outrages et les crimes de tes semblables, de ceux que tu aurais eu la faculté de créer, tu leur gardais toujours ta sollicitude, ton dévouement, ton amour, que penses-tu donc de ce que peut accomplir le Dieu de tout amour, de toute justice, de toute miséricorde, le Dieu Immanent, l’Alpha et l’Omega de tout ce qui fut, est, et sera, l’Infiniment parfait ?…