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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/105

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TÊTES ET FIGURES

Mater Amabilis


Le sanctuaire se pare de fleurs ; un petit autel, succédant à la niche rose et d’or de l’Enfant Jésus, se dresse en avant de l’hémicycle sacré.

Une statue drapée dans un manteau d’azur, les mains tendues miséricordieusement vers l’humanité, en occupe le centre ; tout autour de la statue, une guirlande de roses ; au pied, des gerbes de fleurs, primeurs de la saison nouvelle, dont les frais calices se tournent vers la Madone, comme pour lui offrir le parfum suprême d’une vie prématurément tranchée.

Dans la famille, on vient de terminer le repas du soir.

Du beffroi s’exhale l’harmonie connue de l’Angelus, éloquente invitation à la prière.

La foule arrive, circule sur le parvis sacré et s’agenouille pieusement.

L’orgue prélude ; les candélabres scintillent dans la pénombre ; et l’homme de la prière monte, revêtu de son blanc surplis, dans la chaire de vérité.