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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/106

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TÊTES ET FIGURES

C’est l’heure solennelle où la catholicité toute entière se prosterne aux pieds de la mère de Dieu.

Le premier jour de mai, en tout endroit de la terre, ramène au cœur tout un monde d’espérances et de poésie.

Et le mois, lui-même, peut-il avoir une dédicace plus élevée, plus salutaire, une consécration plus digne qu’à celle que l’on nomme en tous lieux, mater amabilis, stella matulina, causa nostrae laetitiae, dans l’admirable oraison jaculatoire que l’on va réciter et chanter chaque jour du mois dans tous les temples catholiques.

Et, Marie ! Quel nom gracieux ! C’est, disait naguère un journaliste distingué, le nom choisi entre tous pour le poser sur la tête des filles de notre patrie et aussi du Canada français.

Toutes ou presque toutes, ajoutait-il, elles s’appellent Marie, depuis la bonne vieille assise à son rouet, jusqu’à la grande dame du castel.

Quand le berceau a reçu la petite voyageuse, venue du ciel, la mère attache ce nom à son front pour appeler sur cette petite fragilité, un rayon d’étoile.

« Je vous salue, Marie, pleine de grâces. » a dit l’ange, et le poète s’est écrié : Date lilia ! Apportez à pleines mains les roses, les lys de la vallée ! Tressez-lui une couronne ! Jonchez pour elle de fleurs le chemin de la vie ! Date lilia !