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Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/111

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TÊTES ET FIGURES

de Béelzébuth, lâchés par l’Esprit du Mal, envahissent l’éther, s’agitent, horribles meutes, en fantastiques paraboles, en sarabandes infernales, au-dessus des hameaux paisibles, à chaque chevet.

Cette nuit-là, ils étaient légion.

Que se passait-il donc dans ce monde d’esprits diaboliques ?

Y ourdissait-on quelque funèbre complot ? Y organisait-on quelque lugubre exploit contre le repos des vivants ?

Sur terre, l’homme de peine, revenant tard de la corvée, au moment d’entrer dans son humble maisonnette, jetait un regard au firmament.

Il y a quelque chose dans l’air, se disait-il, en hochant la tête avec un vague sentiment d’inquiétude.

Et il verrouillait à double tour l’huis de sa pauvre demeure.

Du côté de l’Orient, soudain, on entendit comme une vague rumeur, comme un vaste bruissement de grandes ailes, dans l’espace.

Et la nuit sembla s’obscurcir de plus en plus.

À l’endroit où les Laurentides, à l’œil du citadin, paraissent se confondre avec l’île d’Or-