Aller au contenu

Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/115

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
115
TÊTES ET FIGURES

La flèche de la fusée lumineuse est moins rapide dans sa descente, le trait lancé par le Peau-Rouge est plus lent à atteindre le but, que ne le fût ce sinistre brandon.

Au feu ! tonna une voix dans la rue.

Au feu ! crièrent d’autres voix.

Et le cri d’alarme se répercuta aux quatre coins du faubourg, comme les vibrations d’un vaste et puissant écho.

Déjà hanté dans son sommeil par de funèbres visions, le faubourg se réveilla en sursaut et descendit dans la rue……

Ce fut un grand tumulte……

Le feu, un feu subtil, qu’on eût dit animé dans chaque flamme par des esprits diaboliques, grandit terrible, sans entraves, dévorant tout, chemin faisant, comme une trombe qu’on eut dite lancée de l’enfer ; les brandons, emportés pour ainsi dire sur les ailes d’intelligences infernales, sautaient de toiture en toiture, s’insinuaient dans les interstices et les embrasures ; l’instant d’après, poutres et soliveaux se tordaient dans les étreintes de la pieuvre aux cent tentacules ; huis et fenêtres cra-