Aller au contenu

Page:LeVasseur - Têtes et figures, 1920.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
116
TÊTES ET FIGURES

quaient sous l’intensité du foyer ardent ; et la flamme pénétrante, traversant tout-à-coup ces faibles barrières de pin et de verre, s’élançait au dehors en formidables spirales, éclairant de lueurs épouvantables, des scènes d’effroi et de désolation.

Maisons après maisons, cernées dans un cercle rouge de flammes crépitantes, s’affaissaient, en croulant les unes sur les autres, laissaient derrière elles à peine un tronçon de cheminée, triste mausolée d’un foyer tout à l’heure paisible et heureux.

Au beffroi de l’église paroissiale, la cloche retentissait de la saisissante mélodie du tocsin, plus triste que le glas ; ailleurs, de par la ville, la sonnerie mesurée des églises faisait écho à ses navrants appels.

De la cité, du haut et du bas, des cohortes vaillantes arrivèrent au pas de course, pour prêter main-forte.

Mais, hélas ! Déjà, que de maisons croulées, que de ruines fumantes !

Que de vieillards, que de femmes, que d’enfants, que d’infirmités n’ayant plus pour tout abri que la voûte du ciel noir !